Roqya et Incantations : Entre Protection Divine et Dérives

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1. Introduction

Incantation ou roqya : comment faire la différence ? C’est une question essentielle, surtout pour ceux qui souffrent de troubles inexpliqués. Car dans ces moments d’angoisse, il est naturel de chercher une solution rapide, sans toujours savoir ce qui est réellement permis.

J’ai rencontré des frères et des sœurs persuadés de suivre une voie spirituelle sûre, alors qu’ils répétaient des mots mystiques transmis par un “guérisseur”. Leur état empirait, leur cœur s’assombrissait. Pourquoi ? Parce que toutes les incantations ne se valent pas.

Alors que signifie vraiment le mot incantation dans l’islam ? Réciter une sourate est-ce la même chose ? Où commence la roqya, et où commence l’égarement ? Que faut-il fuir dans certaines pratiques ? Faut-il tout rejeter ou peut-on distinguer ce qui est licite ? Et comment reconnaître une roqya conforme aux enseignements du Prophète ﷺ ?

Comprendre ces nuances est vital. Car la frontière entre remède spirituel et dérive dangereuse est parfois mince. Cet article vous aidera à y voir clair, à prendre les bonnes décisions, et à protéger votre foi comme votre bien-être in chaa Allah. Nous allons explorer, pas à pas, comment distinguer la vraie roqya de l’incantation douteuse.

2. Définition : Roqya et incantations, deux termes à ne pas confondre

Qu’est-ce que la roqya dans l’islam ?

La roqya désigne la lecture ou récitation de versets coraniques, louanges (dhikr) et invocations (douʿa) sur une personne souffrante, pour la soigner d’un mal physique, psychique ou invisible. Elle repose uniquement sur le tawhid (unicité d’Allah).

Selon le Prophète ﷺ : « Faites-moi entendre votre roqya, pas de mal si elle ne contient ni association ni paroles incompréhensibles. » (Sahih Muslim, 2200)

Que désigne le terme « incantation » dans le langage courant et dans l’histoire ?

Dans le langage courant, une incantation est une formule récitée d’une certaine manière, pour produire un effet surnaturel. Dans l’histoire, on la retrouve chez les mages, les sorciers et même dans certaines civilisations anciennes (Égypte, Mésopotamie). Ces pratiques consistent à appeler ou manipuler des forces invisibles, parfois néfastes. Dans l’islam, toute incantation doit être jugée selon le Coran et la Sunna.

3. Les incantations permises en islam

Les critères définis par les savants (hadiths à l’appui)

Le Prophète ﷺ a permis certaines formes d’incantations. Mais il a imposé trois critères clairs :

• Qu’elles ne contiennent rien de contraire à l’islam.
• Qu’elles soient dites dans une langue compréhensible.
• Qu’elles ne reposent pas sur des demandes aux djinns ou à autre qu’Allah.

Selon un hadith : « Il n’y a aucun mal à utiliser les incantations tant qu’elles ne contiennent aucun shirk. » (Sahih Muslim, hadith 2200)

L’usage du Coran, du dhikr et des douʿas authentiques

Les meilleures incantations sont celles issues :

• du Coran (comme Al-Fatiha, Ayat Al-Kursi, les 3 Qoul),
• du dhikr (subhanAllah, Alhamdulillah, etc.),
• des douʿas prophétiques (invocations rapportées dans les hadiths authentiques).

Par exemple : « O Seigneur de l’humanité, ôte ce mal. Guéris, car Tu es le Guérisseur. Nulle guérison que Ta guérison, guérison ne laissant aucune maladie. » (Sahih al-Bukhari, 5743)

4. Roqya : une incantation licite ?

Pourquoi la roqya est considérée comme un remède spirituel légitime

La roqya est une des formes les plus nobles d’incantation, car elle repose exclusivement sur les paroles d’Allah et la tradition prophétique. Elle renforce la foi, purifie le cœur et soigne par la lumière divine.

Elle a été utilisée par le Prophète ﷺ lui-même, notamment dans le cas du sahabi qui récitait Al-Fatiha sur un homme piqué par un scorpion. Celui-ci fut guéri. Le Prophète ﷺ valida : « Comment as-tu su que c’était une roqya ? » (Sahih al-Bukhari, 2276)

La roqya comme modèle d’incantation purifiée du shirk

Contrairement aux incantations basées sur des symboles, chiffres ou noms occultes, la roqya se fonde sur le tawhid. Elle remet le pouvoir de guérison à Allah seul. Elle ne manipule pas d’entités extérieures, ne dépend pas d’amulettes ou de talismans.

Je me rappelle d’un frère venu me voir après avoir été soumis à des “formules secrètes” données par un soi-disant guérisseur. Depuis qu’il avait arrêté ces pratiques et commencé une roqya authentique, ses cauchemars avaient cessé, son sommeil était redevenu paisible.

5. Les dérives à éviter : incantations interdites ou douteuses

Mots inconnus, chiffres, symboles, esprits invoqués…

Méfiez-vous si une “incantation” contient des :

• mots incompréhensibles,
• carrés magiques ou chiffres répétitifs,
• noms inconnus ou imprononçables,
• figures géométriques étranges.

Ces signes sont souvent utilisés par les sorciers et les gens du batil (mensonge) pour confondre et piéger.

Les signes d’un traitement non islamique (charlatans, sorcellerie cachée)

Voici les drapeaux rouges :

• Le soignant invoque des djinns ou leur parle.
• Il réclame un objet personnel ou photo.
• Il impose le secret sur le traitement.
• Il donne une amulette ou un papier à ne pas ouvrir.

Ces méthodes sont des portes vers le shirk et les pactes sataniques. J’ai reçu une sœur dont le mal avait empiré après un passage chez un “imam” qui lui lisait des phrases complexes en berbère ancien. Elle pensait pourtant qu’il récitait du Coran. Une roqya sérieuse l’a libérée, al-hamdulillah.

L’envers des incantations : ce que j’ai vu sur le terrain depuis 20 ans

Depuis mes débuts dans la roqya, j’ai accompagné des centaines de personnes touchées par des maux invisibles. Beaucoup venaient me voir après avoir tenté des incantations douteuses. Je me souviens d’un jeune homme rongé par des cauchemars répétés. Un guérisseur lui avait donné des carrés remplis de symboles et de lettres éparses à porter sur lui. Depuis ce jour, ses troubles s’étaient aggravés. En commençant une roqya fondée sur le Coran et le dhikr, il a vu un soulagement dès les premières séances.

Autre cas marquant : une femme souffrait de douleurs étranges, malgré de nombreux examens médicaux. Elle récitait chaque soir des mots appris d’un papier « béni » transmis par sa grand-mère. Ces incantations lui semblaient inoffensives. Mais elles contenaient des termes non arabes et des invocations à des noms inconnus. Après une explication claire sur ce qu’est une incantation licite, elle a décidé de s’en éloigner. En adoptant une roqya basée sur le tawhid, sa santé et sa sérénité sont revenues progressivement.

Mon expérience m’a montré que derrière chaque incantation douteuse, il existe un risque spirituel réel. Ce n’est pas qu’une erreur intellectuelle. C’est une faille ouverte aux influences néfastes. C’est pourquoi j’insiste toujours : apprenez à distinguer la lumière du Coran de l’ombre des pratiques folkloriques. La roqya authentique ne repose que sur l’invocation d’Allah. Elle ne demande ni objets, ni formules secrètes, ni pactes. Dans ce domaine, l’ignorance peut coûter cher. Mais la connaissance, elle, libère.

FAQ – Incantation