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Roqya & mental : waswas, TOC des atteintes occultes

roqya et mental

Temps de lecture: 8 minutes


Différence waswas TOC : une confusion fréquente, mais pas anodine

Chaque semaine, je reçois des frères et sœurs déstabilisés, rongés par des pensées qui les empêchent de prier sereinement, parfois même de dormir. Certains s’accusent à tort de manquer de foi. D’autres pensent être ensorcelés. Mais derrière ces plaintes, il y a souvent un combat plus subtil : entre maladie de l’âme et trouble de l’esprit.

Imagine une sœur en larmes, terrifiée par des pensées sacrilèges qui surgissent malgré elle pendant la prière. Ou un frère épuisé qui refait ses ablutions quinze fois avant chaque salât. Que vivent-ils vraiment ? Un waswas, ou un trouble obsessionnel compulsif (TOC) ? Peut-être même une anxiété généralisée… Comment faire la différence ? Quels signes doivent alerter ? Quand faut-il consulter un raqi, quand faut-il voir un médecin ? Et comment retrouver un équilibre entre soins spirituels et thérapeutiques ?

Dans ce guide, je t’aide pas à pas à reconnaître les signes, poser un premier diagnostic et t’orienter avec sagesse. Nous verrons aussi comment identifier les pensées spirituelles intrusives, les TOC et l’anxiété, comprendre leurs causes et éviter les confusions dangereuses.

Alors posons les bases : quelle est la vraie différence waswas TOC ? Explorons-la ensemble, avec recul, lucidité… et confiance en Allah.


Définitions

Waswas : pensées intrusives spirituelles

Le waswas désigne en islam les pensées obscures soufflées par le Shaytan dans le cœur du croyant. Elles prennent souvent la forme de doutes excessifs, de peurs injustifiées ou de pensées impures, répétitives et intrusives. Ces idées ne sont pas toujours liées à la volonté du croyant, et peuvent survenir malgré sa foi sincère.

📿 Exemple vécu : Je me souviens d’une sœur qui me consultait en pleurant, pensant perdre sa foi car elle était submergée par des pensées sacrilèges pendant la prière. Après analyse, c’était du waswas, et non une maladie psychiatrique. Elle allait bien et était simplement attaquée spirituellement.

Allah ﷻ dit dans le Coran :

﴾ مِنْ شَرِّ الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ ﴿
« contre le mal du mauvais conseiller furtif »
(Sourate An-Nas, verset 4)

☝️ Ce verset montre l’origine spirituelle de ces pensées : une attaque de l’intérieur, du Shaytan, furtive, qu’on doit combattre.

Trouble Obsessionnel‑Compulsif (TOC) : critères cliniques

Le TOC est un trouble psychiatrique bien défini. Il se manifeste par des obsessions (pensées envahissantes, angoissantes) et des compulsions (gestes/routines que la personne répète pour se “rassurer”). Par exemple : se laver les mains 20 fois de suite pour chasser une peur d’être contaminé.

Contrairement au waswas, le TOC est souvent reconnu médicalement et peut parfois nécessiter traitement, accompagnement thérapeutique ou médicamenteux.

🎯 La grande différence ? Les pensées dans le TOC sont souvent orientées sur des peurs logiques (germes, propreté, ordre) tandis que le waswas est souvent centré sur la foi, la pureté spirituelle, le doute religieux.

Anxiété généralisée : manifestation psychologique vs spirituelle

L’anxiété généralisée provoque des peurs floues, constantes, sans cause précise. Ce n’est pas toujours visible. La personne ressent une inquiétude permanente, souvent accompagnée de tension physique, de fatigue, ou de peur de “perdre le contrôle”.

📌 Sur le terrain, j’ai vu cela chez des patients persuadés à tort d’être ensorcelés, alors qu’ils souffraient en réalité d’une anxiété chronique mal diagnostiquée. D’où l’importance de bien cerner la cause avant d’agir, car un traitement spirituel inadapté peut retarder la guérison.



Signes d’alerte médicale

Quand les symptômes deviennent envahissants dans la vie quotidienne

Que les symptômes soient d’origine spirituelle ou psychologique, certains signes doivent alerter.

⚠️ Si les pensées ou comportements deviennent si envahissants qu’ils empêchent une vie normale — c’est un signe de gravité. Par exemple :

  • Ne plus pouvoir prier à l’heure car on refait les ablutions 10 fois.
  • Mettre 1h à chaque prière en raison de doutes incessants.
  • Éviter de sortir ou parler par peur d’une “impureté” imaginaire.

Durée, fréquence, persistance des pensées / rituels

  • Ils durent plus de six mois sans amélioration
  • Les pensées sont présentes chaque jour
  • Les rituels associés sont multipliés ou deviennent rigides

💬 Ce genre de cas me rappelle un jeune homme venu me voir : il se lavait jusqu’à 15 fois par jour. On a analysé ensemble ses pensées, et j’ai décelé un trouble mixte : entre TOC et waswas.

Impact sur le sommeil, la concentration, la fonction sociale ou professionnelle

Autre indicateur : l’effet des rituels ou pensées sur la vie quotidienne.

Si la personne ne dort plus, ne peut plus se concentrer au travail, évite ses proches, ou se replie sur elle-même — Il est impératif d’agir.

🎯 Objectif : retrouver l’équilibre entre spiritualité, hygiène mentale et vie sociale.

Présence de comorbidités : dépression, paniques, phobies

  • Crises de panique soudaines
  • Dépression
  • Peurs irraisonnées (phobie de mourir, de blasphémer, etc.)

⚠️ Ne pas croire que tout est forcément dû à la sorcellerie ou au mal invisible. Parfois, l’esprit a besoin de soins spécialisés.


Protocole d’orientation

Évaluation initiale : auto‑observation et journal des symptômes

Avant de consulter qui que ce soit, commencez par vous observer pendant une semaine.

📔 Notez chaque pensée intrusive ou rituel. Quand est-ce qu’il survient ? Combien de temps dure-t-il ? À quelle fréquence ?

➡️ Cette étape est essentielle pour distinguer le waswas du trouble psychique. C’est aussi très utile pour le spécialiste (raqi ou médecin).

Quand consulter un médecin / psychiatre / psychologue musulman

Si les symptômes sont persistants, invalidants et vous empêchent de fonctionner normalement, consultez un médecin.

Idéalement un professionnel musulman, qui saura différencier la dimension psychologique et la dimension spirituelle, sans juger.

💡 N’oubliez pas : ce n’est pas un manque de foi que de consulter un psychiatre. Le Prophète ﷺ a recommandé de se soigner :

« Ô serviteurs d’Allah ! Soignez-vous, car Allah n’a créé aucune maladie sans qu’Il n’ait créé son remède. »
(Musnad Ahmad, n°17988. Hadith authentique)

Rôle de l’imam, du Raqi dans le soutien spirituel

Le Raqi expérimenté peut aider à discerner entre waswas, sihr, et problèmes psychiques. Il n’a pas pour rôle de remplacer un psychologue, mais d’apporter un soutien complémentaire.

💡 Attention : Toujours demander la permission à la personne avant de pratiquer une roqya. Et éviter tout “raqi” qui facture des sommes folles ou affirme des choses sans preuve.

Rôle de la Roqya : récitations, adhkâr, conseils spirituels

  • Lecture des versets reconnus de protection (Sourate Al-Baqara, Al-Falaq, An-Nas, etc.)
  • Athkâr du matin et du soir
  • Développement de la confiance en Allah ﷻ

🎧 Cas réel : Une patiente venait chaque semaine pour roqya, sans mieux aller. Je lui ai juste appris à faire ses propres adhkâr et lui ai demandé de ne plus me voir pendant deux semaines. Elle a retrouvé le calme dès la 6e nuit.


FAQ – différence waswas TOC

Quelle est la différence entre waswas et les TOC ?

Waswas désigne des doutes religieux récurrents dans l’islam, souvent liés à la pureté ou à la prière. Les TOC sont des troubles obsessionnels compulsifs reconnus médicalement, qui peuvent concerner tous les domaines de la vie.

Comment savoir si mes pensées sont du waswas ou un TOC ?

Si les pensées concernent uniquement la religion, il s’agit souvent de waswas. Si elles touchent aussi d’autres aspects personnels ou provoquent une grande souffrance mentale, cela peut être un TOC. Un avis médical peut aider.

Peut-on souffrir à la fois de waswas et de TOC ?

Oui, waswas peut être une forme de TOC religieux. Une même personne peut souffrir des deux, surtout si une anxiété généralisée est présente. Un psychologue ou imam peut aider à faire le point.

Le waswas est-il un problème médical ou religieux ?

Le waswas concerne la spiritualité mais peut devenir un problème de santé mentale s’il devient obsessionnel. Dans ce cas, l’approche médicale et l’accompagnement religieux peuvent se compléter.

Comment se débarrasser du waswas dans la prière ?

Ignorer les doutes, renforcer sa confiance et se concentrer sans répéter les gestes sont des aides efficaces. Certains conseillent aussi la récitation de versets pour apaiser le mental.

Quels traitements existent pour les TOC religieux ?

La thérapie cognitivo-comportementale et parfois un traitement médicamenteux sont efficaces. Il est aussi utile d’en parler à un imam bienveillant pour gérer les questions de foi.

Les waswas sont-ils un signe de faiblesse spirituelle ?

Non, ressentir du waswas ne signifie pas une foi faible. Cela touche même des pratiquants sincères. Ce sont des incitations extérieures à ignorer, pas un défaut de croyance.

Références

  • Ali Habibbi. Les insufflations du doute (waswas) : une lecture clinique de l’obsession chez Ibn Qayyim et son dialogue avec la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). 2025. ⟨hal-05208075⟩

🕊️ Note : Les informations présentées dans cet article s’appuient sur des sources pédagogiques et des études publiées dans le domaine de la spiritualité et de la culture islamique. Elles sont partagées à des fins éducatives et documentaires, et ne constituent ni une prescription spirituelle, ni un avis médical ou religieux personnalisé.

Author

Idriss Abou Mansour étudie depuis plus de vingt ans la roqya islamique et les phénomènes spirituels dans la tradition musulmane. À travers le site ROQYATODO, il diffuse un contenu éducatif et culturel sur la protection spirituelle, en s’appuyant sur les sources islamiques authentiques et des recherches contemporaines. → En savoir plus.